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Les 22 et 23 septembre 2006, l'association "Histoire et Collections" avait programmé une exposition sur le monde sous-marin et à cette occasion, exposait sur la place de la mairie de CHAUCONIN - NEUFMONTIERS (Seine et Marne) à une dizaine de kms de Meaux un sous-marin de poche allemand type "Seehund", le S624 ex U-5365.
Aujourd'hui seuls 2 sous-marins de ce type des 4 en état retrouvés sur la base sous-marine de Dunkerque à la fin de la guerre ont échappé à la destruction (le 1er est exposé au musée de la marine à Brest après avoir été partiellement restauré). Ce second U-boot l'U-5365 a été acheté à la ferraille en 3 tronçons par un collectionneur de Monthyon (Seine et marne) qui l'a restauré.

Ancien Sous-Marinier et ayant navigué à bord d'un U-boot les organisateurs à l'occasion de cette manifestation m'ont sollicité pour répondre aux nombreuses questions que n'ont pas manqué de poser les visiteurs (+ de 2000 en deux jours). Ce fut pour moi l'occasion de faire un exposé sur l'historique et le rôle des sous-marins durant la seconde guerre mondiale et plus particulièrement des sous marins de poche engagés dans la bataille de l'atlantique. Ces petits submersibles qui ont de toute évidence joué un rôle non négligeable sur l'issue de la 2éme guerre mondiale sont méconnus du grand public et ignorés des historiens. C'est ainsi que le 23 septembre 1943, les britanniques lancèrent une attaque contre les nazis stationnés en Norvège. Deux sous marins de poche britanniques (les Midget), le X6 et le X7 réussissaient à déposer les charges explosives sous le plus grand navire de guerre allemand "le TIRPITZ". Ce bâtiment puissamment armé était alors le plus grand cuirassé à flot d'Europe (56.000 tonnes) et le plus grand navire de guerre. Le TIRPITZ mesurait 251 mètres de long pour une largeur de 36 mètres et un tirant d'eau de 11 mètres. Lancé par Adolf Hitler le 1er avril 1939 à Wilhemshaven, il était le fleuron de la Marine allemande. Ce bâtiment fut de nouveau le 12 novembre 1944 la cible de la Royal Air Force qui largua des bombes perforantes "Barnes Wallis" de 6 tonnes. Au grand désespoir de l'amiral Donitz, le navire, touché dans une réserve de munitions, chavira. Les Midget britanniques étaient des sous marins de petite taille (35 tonnes pour une longueur de 16 mètres), leur vitesse maximale était de 6 nœuds en surface et de 4 à 5 nœuds en plongée. A l'avant se trouvait la timonerie et les appareils de contrôle de direction et de profondeur ainsi que le périscope. Venaient ensuite un sas, permettant au plongeur de sortir pour couper les éventuels filets anti-sous marins puis à l'arrière du sous-marin, le moteur Diesel et les batteries de plongée, contrôles par le second lieutenant. L'équipage était composé de 4 hommes, le commandant au périscope, un premier lieutenant, aux machines, un plongeur et 1 matelot à la barre de direction. L'armement se composait de 2 charges explosives latérales de 2 tonnes chacune qui pouvaient être larguées de l‘intérieur, la mise à feu était contrôlée par horlogerie. Ces bâtiments étaient théoriquement capables d'affronter la haute mer et de traverser seuls l'atlantique nord, cependant les équipages étaient épuisés, il fut alors décidé de faire tracter ces mini sous-marins par des sous-marins conventionnels jusqu'aux côtes norvégiennes. La remorque choisie fut une corde en chanvre de Manille avec à l'intérieur un câble téléphonique afin de faire communiquer ces 2 sous marins. Des flotteurs en bois de balsa étaient disposés le long de cette remorque de 200 m, afin de l'alléger Aussi en janvier 1944 devant le succès de ces petits submersibles qui causent à la Marine allemande des pertes considérables, le haut commandement de la Kriegsmarine décide de construire à son tour des sous-marins de poche. Été 1944 production en très grand nombre de sous marins de poche du type : Martre-Brochet, Salamandre, Requin, Dauphin, etc. L'expérience révélera ces types de sous marins peu fiables et très peu de ces mini sous-marins réussirent à retourner à leur base et disparurent en mer avec leurs équipages. En janvier 1945 alors que la Marine Italienne pouvait comptabiliser des succès considérables avec ses "MIALI" l'Allemagne engage des sous-marins de type BIBER et SEEHUND, les castors pour les premiers, les chiens de mer pour les seconds. Ces petits sous-marins parfaitement réussis contrairement à leurs ainés, seront produits à environ 600 exemplaires. Ils étaient propulsés en surface soit par un moteur diesel soit par un moteur essence et en plongée par un moteur électrique de 25 cv lui même alimenté par une batterie type "8 Mai 210 " de 8 éléments, l'hélice était logée dans une tuyère. Leur vitesse maxima était de 8 nœuds en surface, l'allure de croisière tombant à 6,5 nœuds, pour un rayon d'action de 300 nautiques. En plongée, la vitesse était de 5,5 nœuds mais pendant seulement 15 minutes, au-delà, le moteur électrique chauffait trop, à l'allure de 2,5 nœuds, les batteries assuraient 25 heures de propulsion. L'immersion maximum de sécurité était de 30 mètres. Les SEEHUND, équipés d'un périscope de 1,70 m de long, disposaient : - d'un petit appareil d'écoute permettant une veille microphonique non directive. - d'un ensemble émission-réception radio faible portée - d'une installation de régénération d'air très poussée dont on s'inspirera par la suite, ce qui n‘était pas le cas pour les autres sous marins de poche de première génération construits par l'Allemagne et à bord desquels de nombreux équipages ont trouvé la mort par des empoisonnements de monoxyde de carbone. La durée moyenne des missions qui a pour finalité le harcèlement des convois sortant des ports est de 7 à 8 jours Ces derniers utilisés principalement dans la baie allemande et dans la manche en 80 missions coulent 35000 tonnes de bâtiments. Les SEEHUND servirent surtout aux liaisons entre la forteresse de Dunkerque isolée et les forces allemandes encore installées à IJMUIDEN en hollande et ce depuis début 1945. Après la capitulation de l'Allemagne plusieurs SEEHUND en assez bon état, sont découverts à la Base sous marine de DUNKERQUE, la marine nationale décide alors d'armer 4 de ces petits bâtiments. En juillet 1946 création de la flottille des sous marins de poche Français Elle est composés des sous marins S635, S90, S74 et S107, ils subiront une refonte en 1952 et seront alors rebaptisés S621, S622, S623 et S624. Entre 1946 et 1956 les SEEHUND ont contribués aux expérimentations d'armes anti sous marine et de nouvelles torpilles à partir de 1950. Au total la flottille des sous marins de poche a effectué : 858 sorties pour 14050 nautiques et 730 heures de plongée, ils ont procédé à 146 lancements de torpilles d'exercice et 230 lancements de torpilles expérimentales. En 1953 sur demande de l'US NAVY pour tester ses défenses portuaires la Marine Française prête 2 sous-marins avec leurs équipages, le S622 et le S623, ils effectueront à SAN DIEGO (Californie) plus de 60 sorties et parcouront 1400 milles. Aujourd'hui seuls 2 de ces 4 submersibles de poche ont échappé à la destruction : - le S622, il est exposé dans l'enceinte du musée national de la marine de Brest - le S624 ancien U 5365 condamné est acheté à la ferraille par un collectionneur privé de Monthyon qui le remet en état. La flottille des sous marins de poche est affectée à Toulon leur base est le porte avions BEARN. En 1954 retour des sous marins S622 et S623 en France. En 1956 la flottille des sous marins de poche français est dissoute les sous marins S622 et S623 sont placés en Réserve Spéciale. Le sous marin de poche exposé est du type «SEEHUND» classe Kleinst U-Boote XXVII B, type de coque : sous-marin à coque unique, il a été construit en 1944 par les chantiers SCHICHAU à ELBING et mis en service en 1945. Il a été retiré le 1er août 1956, sa longueur est de 11m87 sa largeur de 1m70 sa vitesse en surface est de 7, 7 nœuds, en plongée elle est de 6 nœuds, l'immersion maximum de sécurité est de 30 m. Arment (évolutif) 2 torpilles suspendues de 533 type G7. Motorisation (évolutive) 1 moteur Diesel + 1 moteur électrique de 25 cv. Ce submersible est classé "sous-marin ennemi-prise de guerre" il a été saisi à Dunkerque en Mai 1945 et a été baptisé S624 en 1952 Le 23 avril 1951 suite à une voie d'eau il coule près de la côte du cap Lardier, aucune victime, renfloué il est remis en service. Plusieurs autres U-BOOT furent saisis et constituèrent des prises de guerre, quatre d'entre eux furent remis en état et continuèrent à naviguer après la guerre sous pavillon Français - Le blaison - Le Millet - Le Laubie - Le Bouan, S612 ex U510, sous-marin océanique à bord duquel j'ai eu l'honneur de naviguer en qualité de Q.M électricien. De type double coque et d'une longueur de 76m70 il a une largeur de 6m79 et un tirant d'eau de 4m65, sa vitesse en surface est de 18,30 nœuds et en plongée de 7,30 nœuds, son immersion maximum de sécurité est de 230 m. Équipage : 43 hommes Motorisation évolutive : - 2 moteurs diesel M.A.N de 2200 cv - 2 moteurs électriques (réversibles) de 500 cv alimentés par batteries au plomb (220 éléments de 2 v - chaque élément pèse 620 kg). Armement évolutif - 4 tubes avant lance torpilles de 533 mm - 2 tubes arrière de 533 mm - 22 torpilles ou 42 mines - 1 canon de 105 mm - 1 canon de 37 mm - 1 canon de 20 mm Ce bâtiment mis en service le 25 novembre 1941 a été saisi le 12 mai 1945 et a navigué sous pavillon Français du 24 juin 1947 au 1er Mai 1959 puis détruit en 1960. Il était presque intact lorsqu'il fut saisi à St Nazaire. Il revenait alors d'une longue croisière qui l'avait conduit jusqu'à BATAVIA, en Océanie et au Japon ; il appartenait au type IXC réputé «Océanique» et dont la Marine allemande a construit dix neuf exemplaires. Réarmé rapidement après quelques réparations, le BOUAN servit pour l'entraînement des sous-marins et des escorteurs, principalement en Méditerranée, au sein de la 1ére escadrille de sous-marins et du GASM. Il servit ainsi de relais en attendant l'entrée en service des Narval qui intervint après 1954. Au cours de sa carrière sa silhouette fut modifiée par la suite du débarquement de l'artillerie et de la mise en place d'un kiosque. Un cinquième U-BOOT de gros tonnage (1575 tonnes en surface et 1803 tonnes en plongée) prise de guerre de la Marine britannique et cédé à la France le 1er avril 1948, le sous-marin U-2518 (le Roland Morillot, S 613 )construit en 1944 et entré en service le 4 novembre 1944 sa longueur est de 76,60 mètres, sa largeur de9,60 mètres et son tirant d'eau de 6,50 mètres Propulsion : - 2 moteurs Diesel M.A.N 4 temps à injection directe puissance 1000 cv - 2 moteurs électriques de 2500 cv à 1500 t/m - 2 moteurs électriques silencieux de dérobement - Vitesse en surface : 13,2 nœuds - en plongée : 16 nœuds Armement - 6 tubes lance-torpilles de 553 et 23 torpilles - 2 tourelles de 37 une à l'avant - 1 à l'arrière - Équipage : 5 officiers et 52 hommes
LES U-BOOT FURENT UNE COMPOSANTE MAJEURE DE LA BATAILLE DE L'ATLANTIQUE. DURANT LE DEBUT DE LA GUERRE LES U-BOOT FURENT EXTREMEMENT EFFICACES DANS LA DESTRUCTION DES NAVIRES ALLIES. LE PROGRES DANS LES TACTIQUES DE CONVOIS, LE SONAR, LES GRENADES SOUS-MARINE, LE CASSAGE DU SYSTEME DE CHIFFREMENT ALLEMAND ET LE RAYON D'ACTION DES AVIONS D'ESCORTE RENVERSERENT L'AVANTAGE EN FAVEUR DES ALLIES. DE CE FAIT A PARTIR DE 1943, LES SOUS-MARINS ALLEMANDS SURVIVANTS RESTERENT ESSENTIELLEMENT CACHES ET DONC INACTIFS DANS LEURS BASES OU DANS LES FJORDS DE LA NORVEGE. NEANMOINS LES SOUS-MARINS DE POCHE BEAUCOUP PLUS DISCRETS CONTINUERENT A HARCELER LES CONVOIS ALLIES. Si le sous-marin exposé eu un grand succès auprès des visiteurs ou chacun posa pour la photo souvenir, de nombreux exposants très connus, pour la plus part "plongeurs" parmi ceux-ci notre ami Jean-Louis MAURETTE de Lorient plongeur-photographe membre de la section Narval de l'AGASM firent partager leur passion de la mer et du monde sous-marin. Cordialement un ancien de U-boot S612 -
Jean Jalouneix
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