Prochaine réunion de l'Amicale Doris de l'AGASM le samedi 1 avril 2023 à 10h30 Hôtel / Restaurant Les Gens de Mer de Dunkerque

UB 55 - Sa destruction tragique le 22 avril 1918

UB 55 - Sa destruction tragique le 22 avril 1918
article posté le 13-02-2006 à 22:45:05, par Jean-Luc DELAETER

Parru dans le Bulletin de liaison "Marine Jean Bart" de l'ACORAM Dunkerque N° 64 de Février 2002.



- Extrait de "Dunkerque durant la guerre de 1914-18" Albert CHATELLE


L'on se souvient qu'à la fin de 1915 et au début de 1916 le lieutenant de
vaisseau Ralph Wenninger (âgé de 25 ans) commandant l'U-B-17 semblait être
affecté spécialement aux patrouilles sous-marines au large de Dunkerque et
il avait notamment à son actif le torpillage du cordier Jésus-Maria qu'il
avait envoyé par le fond, corps et biens, à l'entrée du Dyck oriental par
une nuit de tempête.

Wenninger en octobre 1917 obtint le commandement d'un sous-marin plus
important, l'UB-55 avec lequel il fit cinq croisières en Manche.

Le 21 avril il quitta Zeebrugge le soir pour sa sixième et ultime mission et
fit route vers la Manche, navigant en surface entre les bancs de Flandre. A
quatre heures du matin, à l'aube naissante, le commandant décida de
poursuivre le voyage en plongée et donna l'ordre de descendre à douze mètres
afin de ne pas être vu par les patrouilles de chalutiers. L'U-B venait à
peine d'atteindre cette profondeur que l'équipage eu l'impression que le
bâtiment entrait «dans un filet». Quelques secondes après une très forte
explosion se fit entendre à tribord.

Le sous-marin commença à couler par l'arrière, descendant sous les flots
avec la rapidité d'un ascenseur ! L'eau envahissait le compartiment où se
trouvaient les torpilles. Pour rétablir l'équilibre, l'équipage reçut
l'ordre de se porter vers l'avant, mais cette manoeuvre resta inutile.
La porte étanche entre le compartiment arrière et la chambre des moteurs ne
résista pas à la pression de l'eau. Un officier mécanicien tenta vainement
de vider les ballasts arrière à l'aide d'air comprimé. La chambre des
moteurs se remplissant d'eau on ferma sa porte étanche et les hommes se
réfugièrent dans le poste d'équipage tandis que l'U-B-55 s'échouait sur le
fond par une profondeur de vingt-quatre mètres.

A l'intérieur, l'eau continuait de pénétrer, les accumulateurs se mirent à
dégager des gaz délétères. La pression de l'air refoulé par l'eau augmentant
peu à peu il devint difficile de respirer. Renouvelant la manoeuvre que nous
avons vu opérer par l'équipage de l'»U-C-26», les matelots de l'U- 55
essayèrent d'ouvrir les panneaux de sortie et pour y réussir un
sous-officier vida dans le compartiment les réservoirs d'air comprimé des
torpilles, cette tentative échoua, l'eau continuait à monter dans tout le
sous-marin.

Les hommes comprirent alors qu'ils étaient irrémédiablement perdus. Pour
éviter de mourir lentement par asphyxie, quelques-uns, à demi-fous de
terreur, se suicidèrent en se remplissant la bouche et les narines avec de
l'ouate et en se plongeant dans l'eau; d'autres se tirèrent des coups de
revolvers. Il y avait alors un mètre d'eau dans le sous-marin et la
surpression qui en résulta rendit possible l'ouverture des panneaux. Mourir
pour mourir, les survivants résolurent de sortir.

Le commandant et l'officier mécanicien sortirent par le panneau du kiosque
et une vingtaine d'hommes par le panneau avant. Ils remontèrent à la surface
comme des bouchons. La pression de l'air accumulé dans leurs poumons était
si forte qu'il leur fut impossible de fermer la bouche en arrivant à la
surface. Chez plusieurs, la brusque diminution de pression provoqua
l'éclatement des poumons et ils disparurent rapidement sous les flots après
d'horribles convuisions.

Six seulement, deux officiers, deux sous-officiers et deux matelots purent
être recueillis par le patrouilleur Malte. Sans connaissance, crachant le
sang, on les transporta mourant à l'hôpital mais ils finirent par se
rétablir d'une aussi rude aventure et lorsque l'on put procéder à leur
interrogatoire ils firent le récit qui précède.











U-boot type UB III





- Déplacement : 520 tonnes / 650 tonnes

- longueur : 55,30 mètres

- largeur : 5,80 mètres

- Autonomie : 9040Milles en surface à 6N et 55 en plongée à 4N

- Armement : 10 torpilles (5 tubes de 50cm - 1 AV et 4 AR) et un canon de 88mm pouvant tirer 160coups

- Equipage : 34 hommes

- Profondeur d'immersion maximum : 75m

 
Pas encore de réaction

Soyez le premier à réagir sur cet article.

 

Ajouter un commentaire
Je désire ajouter un nouveau commentaire pour cet article
Rechercher sur le site
Le plan du site
Section Doris de l'AGASM - Les Sous-Mariniers de Flandres-Artois
Les Officiers Mariniers des Hauts de France
Association "Un Sous-Marin à Dunkerque"
Nos reportages textes et photos - Nos Bases Picasa
Recherches - Témoignages
Bibliothèque - Maquettes - Vidéothèque - Presse - Sur la toile
Actualité - Cérémonies - Commémorations
AGASM et ses sections
AMMAC
La Marine Nationale
ACORAM - Section de Dunkerque
En souvenir de.
Offres d'Emploi
Derniers commentaires
01-03 : 2023 Samedi 18 février Les membres de l'AMMAC de... - Jean-Luc DELAETER
28-02 : 2023 Samedi 18 février Les membres de l'AMMAC de... - Maurice Cwynar
23-02 : A.G.A.S.M - Section Rubis de Toulon - Lohmann. Alain
15-02 : 1970 Jeudi 20 août 20h30 Le sous-marin français... - PAPIN Jean-Louis
13-02 : A.G.A.S.M - Section Rubis de Toulon - GAUTIER Pierre
Les billets les plus populaires
1. Sous-Marin Requin S 634 - Un Sous-Marin faisant partie de l'escadre de l'atlantique et basé à la BSM de Kéroman de Lorient
2. La base abri de Dunkerque de 1941 à 1958
3. Emeraude - Un Sous-marin Nucléaire d'Attaque - Le mercredi 30 mars 1994 un accident mortel sur le SNA
4. Les arpets 50 ans après Une école de la Marine Nationale
5. Doris I Tragédie du Sous-Marin disparu